L’API du mois
Mathieu DOMECQ
Rédacteur en chef de l’API du mois
Dans votre API DU MOIS, en novembre préparez l’hivernage de vos colonies avec nos conseils. Notre apiculteur Mathieu, vous parlera aussi de l’histoire de la ruche Dadant pour mieux comprendre ce model innovant devenue la référence en France !
Nous ferons en plus un point sur les chiffres de la production de miel et son commerce international grâce à de nouvelles études.
Le miel n’aura jamais été aussi rare !
On s’attendait à une production en baisse mais d’après-vous, de combien ?
Selon une enquête de l’UNAF, grâce aux chiffres relevés sur le terrain auprès des syndicats départementaux, la production de miel 2021 s’élève entre 7 et 9 000 tonnes, soit un tiers de celle de 2020 (-70%).
La situation climatique dramatique met en difficulté l’économie de nos apiculteurs producteurs qui font vivre le territoire. Ce sont plus de 5 000 exploitations touchées !
Dans le Sud, les récoltes de printemps : romarin, thym, bruyère blanche ou garrigue, ont été nulles ou médiocres. Dans le Sud Est, hormis dans quelques secteurs défavorisés, la bonne récolte de miel de lavande a sauvé la saison car c’est quasiment un des rares miels produit au cours de cette année.
Les récoltes de miel de châtaignier sont, elles, partout, souvent médiocres. En montagne, les miellées se sont avérées elles aussi globalement mauvaises car souvent trop brèves. Comme dans l’Est, celles de forêt ou de sapin, quasiment nulles. La récolte de tournesol varie selon les bassins mais reste encore souvent décevante. »
Du côté des imports/exports, le changement est là ! En effet, les membres de l’UE importent moitié moins de miel en provenance de Chine que l’an dernier. Les exportations de miel vers la Chine sont elles, passées de 4 900 tonnes à 340 tonnes (Étude disponible dans votre blog API).
L’enjeu, désormais, est de tenir en vie un maximum de colonies sur cette trêve hivernale.
Adhérer à votre association apicole
Dès le mois de Novembre, les associations apicoles vont commencer leur assemblée générale. C’est le moment d’échanger avec la structure représentante de votre région, rencontrer de nouveaux apiculteurs, participer à des ateliers, etc.
Les syndicats, acteurs majeurs de votre territoire, portent les nouvelles idées pour améliorer l’apiculture. Leurs missions sont multiples : transmettre les savoirs et savoir-faire de l’apiculture ; informer sur les pratiques ; distribuer les traitements médicamenteux ou encore créer un regroupement de matériel apicole.
La ruche DADANT, la plus utilisée
Depuis sa création, la ruche Dadant reste aujourd’hui la plus utilisée par les apiculteurs. Reconnue comme simple et la moins coûteuse, elle est devenue la référence standard en France. Au contraire, les américains eux, travaillent surtout avec la ruche Langstroth.
D’où vient cette ruche ? Son inventeur est un français ayant connu un franc succès non pas chez nous, mais oui en Amérique ! Charles Dadant en est son inventeur en 1870. Il donna son nom à son invention.
A l’origine, immigrant en Amérique, il voulu créer une exploitation viticole mais se tournant finalement vers l’apiculture. Avec un petit cheptel de 9 colonies, la vente de son miel et de la cire lui donne une certaine notoriété. La ruche Dadant fut inventée. L’apiculture moderne est née grâce au côté amovible des cadres.
Mieux comprendre cette ruche ?
La ruche Dadant est réalisée dans une caisse en bois de pin ou sapin, soit une quinzaine de kilos. Elle se compose de deux parties : le corps et la hausse, ayant pour base un plancher bois souvent aéré. A l’origine, la ruche se compose de 10 cadres de corps, pour une dimension de 50cm x 43xm x 31 cm de haut. La hausse, elle, mesure la moitié du corps avec 9 cadres. Une superposition des hausses s’effectuera selon le remplissage par les abeilles. Enfin, la ruche est refermée par un couvre-cadre (ou nourrisseur) et un toit plat en tôle ou en forme de chalet sur les régions montagneuses.
« Mon conseil de Novembre »
Organiser les prochains travaux sur votre ruche, nous faisons le point ensemble ! Cette liste vous permettra d’aller à l’essentiel :
– Installer les portes de vos ruches
L’objectif est de diminuer les entrées pour éviter la pénétration d’individus extérieurs dans la ruche.
– Compléter les réserves
Verser du sirop dans le nourrisseur pour maintenir les réserves de la colonie et stimuler de nouveau la ponte de la reine lors de journées ensoleillées.
– Continuer à piéger le frelon
Sur certains ruchers, il reste de nombreux frelons venant anéantir les colonies. Renouvelez donc vos pièges avec un appât changé régulièrement.
– Isoler vos ruches
Placer un isolant sous le toit de votre ruche, recouvrant le nourrisseur comme « l’Apifoam », une mousse épaisse très efficace.
– Placer une partition isolante
Sur les petites colonies qui se resserrent, ne laissez pas de cadres vides. Enlevez-les pour positionner la grappe sur le côté le plus chaud et y placer une partition isolante comme cloison.
– Surveillez l’humidité sur le rucher
Tondre les grandes herbes autour de la ruche, ou couper les branches au dessus de votre ruche provoquant de l’humidité. Tout cela est mauvais pour vos abeilles.
– Placer les plaques de fond d’hivernage
Sur les plancher en aération complète, faites s’y glisser la plaque de fond adaptée qui protègera du vent et de l’humidité.
Tout cela sera à retrouver dans votre fidèle magasin d’apiculture !
Nous vous souhaitons maintenant un bon hivernage ! Envoyez-nous vos photos sur les réseaux sociaux avec le hashtag : #apifonda #apiinvert !
On se retrouve dès le mois prochain sur votre blog API avec votre fidèle partenaire, Les Ruchers De Mathieu !
LES RUCHERS DE MATHIEU
Miellerie & Magasin d’Apiculture
Photos ©lesruchersdemathieu
