L’API du mois

Mathieu DOMECQ

Rédacteur en chef de l’API du mois

Une saison qui continue en demi-teinte, après un démarrage très rapide….

Dans votre API du mois , nous vous parlons de ce ralentissement, mais aussi des abeilles sauvages et du miel de luzerne…

Ralentissement de la saison

Alors que nous avons connu de fortes chaleurs sur le mois de mai et que bon nombre d’apiculteurs ont fait des récoltes de printemps appréciables, les colonies sont désormais au chômage !

Ce manque d’humidité et ces températures élevées, surtout dans le sud a fait brûler les prochaines floraisons. Outre le fait que les récoltes de miel de tilleul et de châtaignier risquent d’être difficiles, à ce jour, nos abeilles n’ont plus réserves. Les essaims de l’année préparés par les éleveurs ne bâtissent plus.

Il donc essentiel de ce remettre au nourrissement. En apportant du sirop comme nos produits Apiinvert®, les abeilles pourront à la fois étirer de nouveaux cadres (dans le corps ou dans la hausse neuve) mais aussi faire développer le couvain. Certaines ruches ne manquent pas d’abeilles prêtes à naitre. En revanche, pas une goutte de miel pour nourrir ces milliers d’abeilles dans les prochains jours… Surveillez donc avec attentions vos colonies, même celles avec des hausses car vous risquez d’avoir des surprises, c’est le cas chez nous sur la Région de Toulouse.

(Un rucher à surveiller ce mois-ci sur ses réserves)

Mieux connaître les abeilles sauvages

Le nombre d’espèces d’abeilles, ce n’est pas ce qui manque ! Il en existe près de 20 000 dans le monde, dites sauvages. Nous en comptons plus ou moins 2 500 sur le territoire européen. Dans la majorité, ces espèces sont pourtant menacées.

L’abeille sauvage est une espèce ne vivant pas en groupe. Elle est solitaire et si nous l’observons aujourd’hui c’est notamment grâce aux hôtels à insectes mis en place dans les parcs et jardins.

Comme pour nos abeilles de ruches, les principales causes de leur disparition sont de deux ordres : l’exposition aux produits chimiques et la perte des ressources alimentaires.

Dans les zones cultivées les abeilles sont touchées par les pesticides. Il s’agit des neurotoxiques qui les désorientent, modifient leurs comportement, et fragilisent leurs systèmes immunitaires.

Pour assurer un bon développement, les colonies ont besoin d’un pollen de qualité et diversifié (source de protéines) et de nectar pour la source d’énergie. A cause d’une monoculture de plus en plus pratiquée, ce manque de ressources entraine l’absence de réserves suffisantes ce qui affecte nos populations d’abeilles sauvages… et domestiques !

Contrairement à notre abeille de ruche qui a un champ d’action de butinage de 3Km, l’abeille sauvage ne se déplace que sur 100 à 300 mètres. Une grande difficulté supplémentaire donc pour elle.

Leur rôle est pourtant crucial. Elles sont garantes de la stabilité des écosystèmes en participant à la pollinisation des plantes sauvages et cultivées. Selon des experts, cette abeille serait garante de la moitié de notre biodiversité florale. Leur perte entrainerait une catastrophe pour le patrimoine végétal. Sans pollinisation les rendements des cultures européennes pourraient chuter de 25 à 32%.

(Abeille sauvage sur une fleur : la plus grosse abeille charpentière appelé le Xylocope)

Que faire afin de protéger les abeilles sauvages ?

Leur préservation passe par plusieurs actes :

– reconnaitre et protéger les pollinisateurs et leurs habitats déjà établis.

– créer des sites de nidification pour les abeilles

– fournir une gamme de plantes indigènes qui fleurissent tout au long de la saison (jachères fleuries)

– réajuster les pratiques de gestion des terrains existants afin d’éviter de causer un préjudice aux pollinisateurs déjà présents.

– améliorer, restaurer et créer des habitats pour papillons et abeilles (hôtels à insectes).

– ne pas utiliser des pesticides.

En sommes faisons tout pour protéger ces espèces de notre culture apicole. Commençons par laisser pousser les fleurs de nos jardins sans tondre intensivement les trèfles & luzernes par exemple !

Le miel de Luzerne

La luzerne, dites Medicago sativa, est une fleur mellifère. Elle à donc un fort intérêt pour nos butineuses. Nous en voyons un peu partout en France et pourtant, le miel de luzerne est une quasi exclusivité de la Région Champagne-Ardennes de nos jours.

La corolle de la fleur étant assez profond, le travail n’est pas simple pour notre abeille. Les miels de luzerne son de couleur claire. En raison d’un fort taux de glucose (31 à 35%), ils cristallisent finement et rapidement, avec une coloration presque blanche comme le miel de colza. Il ne possède pas de marqueur sensoriel évident et il est très compliqué d’analyse sur ces pollens.

Photographiez nos amies les abeilles sauvages et partagez vos photos avec nous : on les publiera sur notre site depuis les réseaux sociaux avec le hashtag : #apifonda #apiinvert !

On se retrouve dès le mois prochain sur votre blog  API avec votre fidèle partenaire, Les Ruchers De Mathieu !

LES RUCHERS DE MATHIEU

Miellerie & Magasin d’Apiculture

Photos ©lesruchersdemathieu

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