L’API du mois

Mathieu DOMECQ

Rédacteur en chef de l’API du mois et du Blog

Ce mois-ci dans votre API du mois, nous nous concentrerons sur la récolte du miel avec pour lecture les différentes étapes de la hausse jusqu’au pot de miel : brossage, désoperculation, normes d’étiquettes… Vous serez cette année encore beaucoup à procéder à votre première récolte. En deux ans, c’est près de 20 000 apiculteurs de loisirs en plus que nous comptons sur le territoire !

Lever les hausses et récolter le miel

Enlever les hausses pour extraire le miel stocké depuis le mois de mai est la dernière grosse étape pour l’apiculteur avant l’hivernage de ses colonies. Cette récolte n’est pas sans conséquences au niveau du stress provoqué chez les abeilles. C’est pour cela qu’il faudra être rapide et efficace. Envisagez votre récolte lors d’une belle journée, sans vents et avec des températures élevées, plutôt début ou fin journée pour votre confort personnel !

Nous allons parler ici de la méthode la plus utilisée pour l’apiculture de loisirs : l’utilisation de la brosse. Mise à part cette pratique vous retrouverez aussi l’usage du chasse-abeille ou encore du souffleur.

Commencez par ouvrir votre ruche, en utilisant peu l’enfumoir sur la hausse afin de ne pas laisser cette sensation de brûlé à la dégustation de votre miel.

La brosse en crin naturel ou en nylon vous permet de balayer les abeilles. Selon la façon dont on l’utilise, elle peut provoquer des réactions agressives chez celles-ci. Il faut brosser d’un coup sec, énergétiquement car à contrario, doucement, vous aller enrouler les abeilles dans la brosse et donc les énerver. L’astuce : secouer d’abord vos cadres au-devant de la ruche en tapant d’un coup de poignet (mais pas sur la ruche). Vous enlèverez une grosse partie des abeilles qui rentreront par la porte. Vous brossez ensuite le restant des abeilles avant de placer ce cadre dans une hausse vide, recouverte d’un toit et d’un plancher pour créer une boîte. Le but n’est pas de repartir avec des d’abeilles dedans !

Je recommande cette technique lorsque vous avez moins de 10 ruches au même endroit pour éviter un énervement qui s’étend, avant même d’avoir terminé , à tout le rucher.

(Brossage d’un cadre de miel)
(Brossage d’un cadre de miel)

Les étapes de l’extraction

S’équiper pour l’extraction du miel peut vite couter cher. Regardez plutôt ce que vous voulez faire plus tard. Si votre objectif est d’avoir au moins 3 ou 5 ruches, alors là, oui, commencez à investir dans un petit appareil. Sinon, la location de kit de miellerie est proposée dans chaque magasin d’apiculture. Attention, ce service est très demandé sur les périodes de récolte, je vous conseille de le réserver à l’avance !

Pour commencer, vous aurez besoin d’un bac à désoperculer. Une fois vos hausses chassées des abeilles, vous allez pouvoir, cadre par cadre, enlever l’opercule de cire (ce qui bouche les alvéoles) dans ce bac à l’aide d’un couteau et d’une herse, une sorte de fourchette qui rattrapera les endroits difficiles. Le couteau s’utilisera de haut en bas en glissant le long du bois du cadre,  avec un mouvement de scie.

Une fois les deux côtés du cadre désoperculés, vous pouvez maintenant le placer dans l’extracteur.

L’extracteur est l’outil emblématique de la récolte. Grâce à la force centrifuge, le miel sera éjecté des alvéoles. Vous le récupèrerez au fond de la cuve par la sortie du robinet. Une fois centrifugés dans les deux sens, les cadres seront mis à lécher à l’extérieur (un nuage d’abeilles viendra se former pendant quelques jours pour récupérer les dernières goutes de miel). Ainsi votre hausse est propre, elle peut être stockée sans rien faire de plus et vous n’aurez qu’à la reposer sur une ruche au printemps. Les alvéoles étant déjà bâties, les abeilles auront moins de travail et elle se remplira plus vite !

A l’issue de l’extraction, vous aurez placé un seau muni d’un tamis/passoire pour récolter le miel et le nettoyer de ses impuretés (cire, pattes d’abeilles…).

Pour obtenir un miel homogène, la dernière étape est la maturation. On laissera au repos quelques jours (entre 2 et 5 jours) notre miel versé dans un maturateur. Il s’agit d’une cuve en inox (voir en plastique) équipé d’un robinet en bas. Toutes les tailles existent (50kg, 100kg, 200kg et plus).

Après ces quelques jours, vous pouvez maintenant le mettre en pot !

(Le miel : deux pots sur trois n’est pas d’origine française)
(Le miel : deux pots sur trois n’est pas d’origine française)

La règlementation des étiquettes

Coller une étiquette sur son pot de miel requière quelques informations obligatoires tout de même ! Que vous le donniez à vos amis, ou que vous en fassiez commerce, voici les notions devant figurer sur votre étiquette :

– l’appellation « miel », pouvant être complété par « de fleurs », « d’été », « de tournesol » ou encore « de montagne » selon son origine. Attention, il est souvent mentionné par les apiculteurs de loisirs « miel toutes fleurs » : cette mention est strictement interdite !

– Les coordonnées du récoltant : « votre nom » ou « nom commercial » et son adresse « commune, code postale ».

– Le poids présent dans le pot sous la forme : « Poids net : XXXg ».

– L’origine du pays du miel sous la forme : « miel de France » ou « Origine France » ou « Récolté en France », si le miel est français !

– La date de durabilité (2 ans après récolte) sous la forme : « DDM : mois année ».

Comme d’habitude, partagez-nous votre récolte en photos : on les publiera sur notre site depuis les réseaux sociaux avec le hashtag : #apifonda #apiinvert !

On se retrouve dès le mois prochain sur votre blog  API avec votre fidèle partenaire, Les Ruchers De Mathieu !

LES RUCHERS DE MATHIEU

Miellerie & Magasin d’Apiculture

Photos ©lesruchersdemathieu

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