l’API du mois

Mathieu DOMECQ

Rédacteur en chef de l’API du mois et du Blog

Ce mois-ci dans votre API du mois, la propolis sera à l’honneur. Mais connaissez-vous vraiment ce produit de la ruche ?

Nous parlerons de son origine, des intérêts qu’elle peut présenter avant de découvrir tout ce que fait l’abeille avec cette résine. Saviez-vous d’ailleurs qu’une colonie produit entre 100 et 300 grammes de propolis par an ?

Nous retracerons la récolte de ce produit avant de rappeler un indispensable de la saison : le traitement Varroa.

Le mot de la « faim » sur les récoltes

Une fin d’année qui aura été très mitigée selon les régions et les apiculteurs. La faim se fait ressentir sur les colonies.

La canicule de l’été a touché les abeilles : pas suffisamment de fleurs, peu de nectar, il est déjà temps de nourrir pour bien passer l’hiver ! Dès le mois de mai ça c’est gâté malgré un printemps prometteur.

Le plus dur n’est peut-être pas encore passé. Si les températures continuent à être élevées tout au long de l’automne, le couvain restera important, la reine ne diminuera pas sa ponte et nous aurons beaucoup de butineuses. Or sans fleurs, pas d’auto-alimentation, la colonie videra ses réserves de l’hiver. Le nourrissement risque d’être donc plus important que prévu…

La Propolis

Connaissez-vous vraiment la Propolis ? C’est une résine indispensable dans la vie de la ruche. Cette matière collante, élastique, de couleur brune, est récupérée par les abeilles sur de nombreux arbres. En France, sa production domine sur le peuplier. Actuellement, la propolis est même considérée comme un complément alimentaire.

La propolis est donc une denrée alimentaire ayant pour but de compléter le régime alimentaire normal, de constituer une source concentrée de nutriments avec des effets nutritionnels et physiologique.

Le peuplier et la propolis ! Cet arbre mellifère est un précieux allié de nos abeilles. La propolis, cette étrange matière collante, malléable ou très solide, récupérée de la ruche s’utilise de nos jours pour :

– des soins de la peau

– contre les dermatoses, mycoses et brûlures

– pour faciliter la cicatrisation

– soigner la cavité buccale et voies respiratoires

Les abeilles la transportent sous forme de gouttes rouges, accrochées aux pattes arrière comme elles le font avec le pollen. Cette goute provient du bourgeon de notre arbre.

Voici une ruche recouverte de Propolis sur les cadres. Photo prise sur Les Ruchers De Mathieu
Voici une ruche recouverte de Propolis sur les cadres.
Photo prise sur Les Ruchers De Mathieu

Chez nous, outre le peuplier, nous retrouvons aussi d’autres arbres comme : l’Aulne, le Bouleau, le Saule, le Frêne, les Pins et Sapins… A l’origine, la propolis se présente sur le bourgeon de ces arbres et leur permet de se protéger de l’humidité et des attaques de champignons ou bactéries.

De retour à la ruche, notre abeille utilisera cette propolis pour de nombreux travaux : 

– réduire les entrées

– peintre l’intérieur de la ruche

– coller et reboucher des trous

– caller les cadres des apiculteurs pour ne pas bouger en cas de voyage

– momifier une intrusion venue dans la ruche et qu’elles ne peuvent pas expulser

Plus forte encore, l’abeille nourrice peut maintenir une propreté parfaite en aseptisant le milieu pour un élevage des larves.

Comment se passe l’échange de la propolis à la ruche ?

Une fois récupéré sur les bourgeons, les abeilles s’en passent les boulettes, d’abeille en abeille, tout en mélangeant avec des enzymes salivaires, du pollen et de la cire. On obtient une pate composée à 50% de résine, 30% de cire, 10% d’huiles essentielles (parfums), 5% de pollen et 5% de divers minéraux.

Produire de la Propolis

Il n’est pas très compliqué de produire de la propolis à titre amateur sur ses ruches. Néanmoins, les apiculteurs se lançant dans la production d’une propolis de qualité devront respecter 5 obligations : 

– les bonnes pratiques apicoles

– la traçabilité du produit (de la ruche et au produit final)

– l’analyse des risques encourus par la propolis à chaque phase de production

– la mise en place d’une procédure visant à éliminer les risques

– des analyses montrant la constance et la pureté du produit.

Nous allons ainsi rester ici, du côté de la production amateur, pour votre propre consommation.

Vous pouvez la gratter sur les cadres ou le bord de votre ruche. Celle-ci risque cependant d’être alliée avec de la cire voir une écharde de bois. Sinon, placez une grille à propolis sur le dessus de la ruche. Ce tapis en plastique ressemble à une grille à reine. De façon à créer une courant d’air, positionnée entre la hausse (ou le corps) et le toit, sans couvre-cadre, cette grille sera obstrué par les abeilles.

Une fois prélevée, remplie ou à moitié, vous la placez 24 heures au congélateur. Il ne vous reste plus qu’à l’enrouler sur elle-même et les morceaux s’en détacheront.

Traitement Varroa

Une étape à ne pas oublier si vous ne l’avez pas encore faite.

Le Varroa, un acarien arrivé dans les années 80 en France a depuis envahi quasi le monde entier. Il s’attaque aux abeilles en leurs mangeant les ailles avant de leurs aspirer l’hémolymphe (sang). Sans traitement, chimique ou naturel, la colonie a très peu de chance de résister. Le taux de Varroa monte à plus de 6 000 individus en cette saison dans les ruches. Il faut donc faire baisser très vite la pression d’infestation.

Nous observons ici une abeille butineuse avec le bout des atrophiées par le Varroa.
Nous observons ici une abeille butineuse avec le bout des atrophiées par le Varroa.

Le varroa se reproduit et se développe rapidement au stade larvaire de notre abeille. C’est à l’éclosion de notre nymphe que d’un varroa à l’origine, il en ressortira 3 ou 4.

De nombreux traitements existent sur le marché. Vous vous en procurerez facilement chez votre vétérinaire ou en pharmacie comme Apivar et Apistan, simple d’utilisation et performant.

Coté professionnel, certains préfèreront faire des traitements par eux même comme avec l’acide oxalique.

Comme d’habitude, partagez-nous vos photos : on les publiera sur notre site depuis les réseaux sociaux avec le hashtag : #apifonda #apiinvert !

On se retrouve dès le mois prochain sur votre blog  API avec votre fidèle partenaire, Les Ruchers De Mathieu !

LES RUCHERS DE MATHIEU

Miellerie & Magasin d’Apiculture

Photos ©lesruchersdemathieu

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