L’API du mois

Mathieu DOMECQ

Rédacteur en chef de l’API du mois et du Blog

Ce mois-ci dans votre API du mois, l’isolation de la ruche est à l’honneur. Les températures baissent considérablement, la pluie s’installe sur nos régions, il faut préparer nos abeilles à l’hiver.

Choisir son nourrisseur n’est pas toujours facile. Nous ferons un point sur les différents modèles présents sur le marché apicole. Le savez-vous ? Une ruche a besoin de 12 à 15kg de nourriture (miel ou complément) pour passer l’hiver.

Avez-vous pensé à isoler votre ruche ?

Une colonie ne craint pas trop le froid mais surtout les courants d’air et l’humidité. Et isoler sa ruche leur apportera un confort supplémentaire. Placer un isolant en dessous de votre toit de ruche a bien des avantages :

– il est isolant thermique, pour aider la colonie à garder une chaleur constante de 35°C dans le couvain

– il est isolant phonique, contre les impacts de le pluie ou bien des chocs comme une branche qui pourrait tomber sur la ruche

– il permet stabiliser le toit contre les vibrations du vent

– la mousse est épaisse et ne s’envole pas lors des visites

– il est résistant aux fourmis qui voudraient le consommer

Ce produit est l’Apifoam, vous le trouverez dans tous les magasins d’apiculture, aux dimensions de chaque ruche : Dadant 10c, Dadant 6c, Warré…

Vous trouverez également d’autres isolants comme l’isolant à bulles, en aluminium. Bien moins épais, je conseillerais de le placer directement sur les cadres au printemps. Ayant le même effet qu’une partition isolante mais par le dessus : il permet aux colonies de grossir très vite !

Choisir son nourrisseur ?

Le nourrisseur devient l’élément indispensable de cette saison. Il est utilisé pour alimenter les abeilles en sirop et en candi lorsque les ressources alimentaires sont au plus bas. Il existe plusieurs types de nourrisseurs. Bien entendu, il n’y a pas de nourrisseur parfait, chaque apiculteur aura sa préférence en fonction de ses besoins. Il faut donc faire des concessions entre les avantages et inconvénients de chacun.

Le nourrisseur d’entrée

C’est le plus économique ! Le nourrisseur d’entrée est composé de deux parties : un plateau d’alimentation qui sera inséré dans l’entrée de la ruche et un récipient recevant le sirop, inversé au plateau, et qui reste à l’extérieur de la ruche. Il est facile à remplir et les abeilles ne sont pas dérangées. Le niveau de sirop présent dans le nourrisseur se contrôle aussi visuellement très bien de l’extérieur.

Ce modèle a par contre une capacité limitée (1l de sirop au plus) ce qui demande de le remplir fréquemment. Il ne fonctionne pas bien par temps froid. Le liquide peut geler et peut même fermenter quand il fait chaud. Les apiculteurs qui l’utilisent constatent aussi qu’il appelle au pillage. Placé à l’entrée, il est difficile pour la ruche d’en défendre l’accès.

Le nourrisseur cadre

Ce nourrisseur se place à l’intérieur de la ruche, à la place d’un cadre comme son nom l’indique. Il existe des nourrisseurs cadre au format corps et format hausse. Mis en sécurité dans la ruche, il est moins susceptible d’inciter au pillage. Le remplissage au sirop se fait sans trop de difficulté et il permet de stocker une plus grande quantité de nourriture : 2 a 3l de sirop.

Parmi ses inconvénients, le risque de noyade des abeilles est accru. Lorsque celui-ci est vide, ou si vous utilisez un modèle pour hausse dans le corps, les abeilles peuvent construire en pleine miellée des rayons en dessous (ou dedans). Il vous fera perdre une place dans le corps si vous comptez faire grossir la colonie.

Il reste néanmoins un modèle très apprécié pour les éleveurs et peu coûteux. Il en existe en bois et en plastique.

Sur notre exploitation, c’est un nourrisseur que j’utilise sur toutes les ruchettes d’élevages pour créer mes essaims au printemps. Il demande d’ouvrir la ruche pour nourrir, mais en avril, c’est chose faite chez les apiculteurs.

Le nourrisseur couvre-cadre

Il reste le plus utilisé par les apiculteurs. Ce nourrisseur s’installe au-dessus du corps de la ruche, juste sous le toit, ce qui ne le rend pas visible de l’extérieur. Il peut ainsi remplacer le couvre-cadre. Il peut contenir, à défaut des autres modèles, du candi et du sirop, voir les deux. Il reste très facile à remplir et la nourriture est à température de la ruche grâce à la chaleur produite par le couvain juste en dessous.

On retrouve des model en bois ou en plastique. Ce dernier évite les fuites que peut avoir la paraffine. Vous n’avez pas besoin de déranger la colonie même en plein hiver afin d’alimenter les abeilles. Le bac possède une très grande capacité de remplissage : souvent près de 7l de sirop.

Avec le modèle plastique de NICOT, le double bac permet de déposer à la fois du sirop et du candi.

L’accès au nourrisseur peut se faire de différentes manières pour notre abeille :

– Avec une cheminée centrale située au milieu du bac, permettant à un grand nombre d’abeilles de se nourrir en même temps.

– Avec une cheminée latérale comme une grande galerie, située au centre ou sur un côté. Les abeilles profitent de toute la longueur pour venir se nourrir.

On retrouve aussi le nourrisseur plastique rond ou rectangulaire. Il a une plus petite capacité en sirop, et se place au-dessous du trou du couvre-cadre. Il requière donc de garder le couvre-cadre bois et d’y placer une hausse vide ou un encadrement bois pour pouvoir remettre le toit.

A vous de trouver le nourrisseur qui vous conviendra le mieux ! C’est un investissement indispensable de 5 à 30€, en bois ou en plastique, et de petite ou grande contenance.

Si vous êtes encore perdu, nous vous conseillons d’utiliser le modèle couvre-cadre plastique de NICOT avec son double bac :

Comme d’habitude, partagez-nous vos photos : on les publiera sur notre site depuis les réseaux sociaux avec le hashtag : #apifonda #apiinvert !

On se retrouve dès le mois prochain sur votre blog API avec votre fidèle partenaire, Les Ruchers De Mathieu !

LES RUCHERS DE MATHIEU

Miellerie & Magasin d’Apiculture