L’API du mois

Mathieu DOMECQ

Rédacteur en chef de l’API du mois et du Blog

Et voici que commence déjà le deuxième mois de l’année…

Ce mois-ci nous verrons ensemble les travaux du mois et l’intérêt des plantes méllifères et leur intérêt pour nos abeilles !

Mathieu Domecq

Les travaux du mois

Selon les régions, la reine peut déjà se remettre à pondre. Là où les températures augmentent brutalement, on observe aussi les premiers vols de printemps. Ces abeilles, qui ne sont pas encore de “vraies butineuses”, sont à la recherche d’eau – point crucial pour toute la saison. Vous pouvez d’ailleurs ajouter un peu de sel dans vos abreuvoirs pour renforcer l’apport de sels minéraux (indispensable pour fabriquer la gelée royale avec le redémarrage de la ponte des reines). Pour février, voici un récapitulatif des travaux apicoles :

abeille

Poursuivre le nourrissement : continuez à être vigilant au stock de nourriture dans vos ruches. Pour rappel, nous utilisons le candi en dessous de 13°C ; autrement dit, candi = heure d’hiver et sirop = heure d’été (pour s’en rappeler !).

– Surveiller les colonies faibles : lorsque que vous regarderez le stock de nourriture de vos ruches, vous tomberez peut-être sur des très petites grappes. Dans le sud de la France, les reines reprennent leurs pontes. Dans quelques jours, nous aurons besoin d’abeilles pour chauffer ce couvain. Or si votre grappe est petite, la tâche sera compliquée et la colonie risque de mourir (figée en grappe). Mon conseil : placez une bande d’isolant aluminium (type Isoruch) entre deux cadres au plus proche de la grappe pour la réchauffer. Cette opération sera bien plus rapide que d’enlever un cadre pour y placer une partition. Choisissez tout de même une journée ensoleillée sans trop d’humidité.

– Surveiller le retour de frelon : avec la hausse des températures les reines fondatrices vont commencer à ressortir ! Placez donc des pièges sur vos ruches pour limiter l’apparition de nids supplémentaires au printemps.

– effectuer un second traitement Varroa : certains apiculteurs réalisent un second traitement contre Varroa en cette sortie d’hiver. renseignez-vous selon le produit que vous avez utilisé à l’été et vos pratiques.

Les fleurs mellifères du mois : le Cornouiller mâle ; l’Aulne blanc ; l’Abricotier

 

L’attractivité des plantes mellifères

A l’heure où les agriculteurs français manifestent pour réduire les jachères fleuries, l’intérêt apicole de ces plantes mellifères est pourtant vital !

Les espèces végétales sont sources de nectar et de pollen, et elles sont nombreuses ! En Suisse par exemple, on en compte plusieurs milliers. Néanmoins, toutes ces espèces ne présentent pas la même utilité apicole.

Les conditions pour rendre une plante intéressante (pour l’abeille et l’apiculteur) :

  • La plante doit produire du nectar

Pour qu’elle soit attractive cela dépend de la teneur en sucre du nectar. Si ce liquide est pauvre en sucre, il n’attire pas les abeilles. On considère que le sucre sera suffisamment attractif à une teneur de 20 à 30% ; et très élevé entre 35 et 65% (préféré des abeilles).

  • La plante doit produire du pollen

L’attractivité dépend de sa teneur en protéines et en acides aminés. Beaucoup de pollens restent délaissés par les abeilles. C’est notamment le cas des plantes dont le pollen est transporté par le vent. En revanche, le pollen transporté par les insectes pollinisateurs est beaucoup plus riche, lourd, et collant aux pattes. Notre abeille pourra ainsi effectuer son transport en l’accrochant facilement à ses poils.

Abeille sur une fleur de tournesol en plein récolte de pollen
Abeille sur une fleur de tournesol en plein récolte de pollen
  • Le nectar produit par la plante doit être accessible

Certaines fleurs ont des corolles très profondes, atteignables seulement par des insectes ayant une longue langue comme certains papillons.

  • La plante doit se trouver à proximité de la ruche et en quantité

On parle d’un rayon d’action de 3 Kms autour de la ruche. En réalité, notre butineuse parcourt la plupart du temps moins de 1 Km. En effet, plus la distance est longue et plus il faut de carburant ! En se déplaçant sur de grandes distances, le nectar récolté sera diminué voir annulé complètement et notre abeille reviendra à la ruche sans butin.

Pour profiter d’une récolte abondante, il faut une surface fleurie importante. Les regroupements de fleurs dans les jardins ne sont pas suffisants. Notre abeille a besoin de 250 fleurs par heure, soit près de 21 millions de fleurs pour une ruche sur la journée. Concernant le pollen, c’est la diversité qui est primordiale pour répondre correctement à aux besoins nutritionnels de nos abeilles.

Qu’est-ce que la Nosémose ?

La Nosémose est une maladie causée par un champignon qui parasite les cellules de l’intestin de l’abeille. On connaît deux espèces qui sont potentiellement nuisibles pour les abeilles : Nosema apis et Nosema ceranae.

Nosema apis est bien connue pour provoquer des diarrhées avec des taches brunâtres caractéristiques sur les têtes de cadres, la planche d’envol, les parois extérieures de la ruche. Les abeilles sont apathiques, avec une paralysie des pattes et des ailes. Les abeilles peuvent être disposées en soleil et en contact trophallactique. Cette maladie serait favorisée par un long confinement hivernal ou printanier.

On observe ici des traces de diarrhée sur le devant de la ruche
On observe ici des traces de diarrhée sur le devant de la ruche

Nosema ceranae, est appelée « nosémose sèche », ses symptômes sont moins bien connus, il semblerait qu’il n’y ait pas de taches de diarrhées, les abeilles sont apathiques et disparaissent peu à peu. Nosema ceranae serait favorisée par des périodes de canicule, avec des pics de dépopulation en été.

Le programme d’épidémiosurveillance européenne a montré récemment que dans certaines régions d’Europe, 96 % des ruchers étaient infestés par Nosema ceranae.

Ce qu’il faut retenir :

  • un contexte météorologique froid où les abeilles ont été enfermées.
  • des abeilles mortes au fond de la ruche, des traces de diarrhées sur la planche d’envol et dans le nourrisseur.
  • une population de varroa trop forte (si elle a été comptée).

Comme d’habitude, partagez-nous vos photos : on les publiera sur notre site depuis les réseaux sociaux avec le hashtag : #apifonda #apiinvert !

On se retrouve dès le mois prochain sur votre blog  API avec votre fidèle partenaire, Les Ruchers De Mathieu !

LES RUCHERS DE MATHIEU

Miellerie & Magasin d’Apiculture

Photos ©lesruchersdemathieu

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