L’API du mois

Mathieu DOMECQ

Rédacteur en chef de l’API du mois et du Blog

En ce mois de juillet, dans certaines régions, la canicule pourrait arriver sur les ruchers ! Après un début catastrophique, la situation pourrait rester compliquée si les fleurs se retrouvent asséchées. Dans cet article vous saurez détecter l’impact de la chaleur sur les abeilles, avant de faire un point sur le matériel de base pour aller aux ruches.

Le saviez-vous ? En 2023 la France compte 62 803 apiculteurs pour près de 1,8 millions de ruches…des chiffres en baisse nous ramenant en arrière avec les effectifs de 2018. (Source : https://www.adafrance.org/le-marche-du-miel-en-france/)

Mathieu Domecq

Juillet s’annonce chaud dans certaines régions, avec le risque de passer à côté des miellées. Certaines ruches se sont remises du printemps pluvieux où elles manquaient de réserves et d’autres souffrent toujours.

Voici un récapitulatif des travaux apicole :

Vigilance sur le stock de nourriture : Quelques colonies sont encore légères quand la miellée de tilleul et de châtaignier n’ont pas suffi à les rebooster : apportez-leur un peu de sirop Apiinvert. Il faudrait pouvoir observer une couronne de miel de 4 cm (de large) environ sur le haut des cadres de couvain, signe que la colonie arrive à stocker et donc que la reine prend le rythme d’une bonne ponte.

– La chaleur : juillet et août pourront être des nids à forte chaleur. Les abeilles peuvent alors en souffrir. Vous pourriez alors bien  les observer en grappe le soir à l’entrée de la ruche : elles ventilent. Cela pourrait faire penser à un essaimage mais rassurez-vous : il n’y a pas de raison qu’elles quittent la ruche. En revanche, soulagez-les en mettant un isolant sous le toit si ce n’est pas déjà fait !

– Posez des hausses : avec le tournesol notamment, il peut y avoir de fortes rentrées de nectar. Même avec une hausse déjà en place, le remplissage peut s’accélérer et les abeilles se trouver à l’étroit. Anticipez et placez une seconde hausse par-dessus s’il ne reste que 2 ou 3 cadres à remplir dans la première.

– Piéger le frelon : les frelons vont commencer à arriver sur les rochers. Positionnez dès à présent des pièges pour les appâter et éviter le stress sur les ruches.

Les fleurs mellifères du mois : l’arbre à miel, la lavande, le tournesol.

 

L’impact de la chaleur sur les abeilles

Malgré un printemps pluvieux, des journées caniculaires pourraient arriver.

Pensez d’abord à vous ! Avec la combinaison vous aurez chaud et vous risquez de vite vous déshydrater, attention ! Réalisez le contrôle des ruches le matin, avant 11h idéalement.

L’impact sur les colonies ? Au-devant de la ruche, sur la planche d’envol, une grosse grappe d’abeilles se forme : elles régulent la température intérieure afin de conserver les 35°C pour le couvain. Pas moins de 200 battements d’ailes par seconde pour ventiler ! Les abeilles se réunissent à l’entrée, c’est ce qu’on appelle “faire la barbe”. Ne cherchez pas à les faire rentrer, il ne s’agit pas d’un essaimage. Vous remarquerez ce phénomène surtout en fin de journée.

Une grappe d’abeilles se forme sur le planche d’envol
Une grappe d’abeilles se forme sur le planche d’envol

Des abeilles iront chercher de l’eau pour diffuser ensuite un air frais et créer une climatisation naturelle. Veillez donc à ce qu’il y ait un point d’eau à proximité, dans les 50 mètres autour du rucher. Si ce n’est pas le cas, placez un abreuvoir avec des branches, de la mousse d’arbre ou des bouchons de liège pour éviter les noyades.

L’impact sur la récolte ? Il y a la miellée du châtaignier, de la lavande, puis du tournesol. Sans eau, sans la rosée du matin, le nectar sera asséché dans la fleur et l’abeille ne pourra plus venir butiner les fleurs le lendemain. Vous risquez de passer à côté de la récolte de miel.

Que faire ? Contrôlez vos colonies en surveillant deux points : la place dans la ruche (ajoutez une hausse si besoin) et le stock de nourriture (présence suffisante de nectar) qui rentre pour alimenter le couvain. Si la colonie est trop légère, nourrissez-la au sirop Apiinvert.

Je vous conseille aussi d’isoler votre ruche contre la chaleur si elle n’est pas à l’ombre en cette période. Vous pouvez placer un contre-plaqué sur le toit métallique ou planter des arbustes à l’arrière de votre ruche par exemple. A l’intérieur de celle-ci, utilisez une mousse isolante type Apifoam pour mieux réguler cette température. Vous en trouverez dans votre magasin d’apiculture de proximité.

Des chercheurs ont découvert qu’avec une température élevée dans la ruche, au-dessus de 42°C, les abeilles se donnaient la mort dans le cas où cette chaleur persisterait au-delà de 6 heures. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le blog de notre site API et découvrez l’article !

 

Le matériel de base pour aller aux ruches

Parmi le matériel de l’apiculteur, les gants ne sont pas à négliger.  Il en existe en cuir, en latex, en nitrile… un choix pas toujours facile. Il doivent être confortables tout en étant très agile et précis avec le bout des doigts. Pour ça, le cuir est souvent choisi. A contrario, ceux en latex sont facilement lavables à l’eau un fois pleins de miel.

Choisir entre une combinaison et une vareuse (ou blouson) ? Vous aurez peut-être l’air d’un super-héros mais en tout cas portez un vêtement approprié pour vous protéger. Les matériaux varient entre le coton, le nylon et la triple-maille. Cette dernière est très utilisée et conseillée en été. C’est un modèle ultra-ventilé où l’air passe facilement au  travers mais pas les piqûres. La visière de l’apiculteur peut là aussi être ronde ou sous la forme de cosmonautes… choisissez celle où vous êtes le mieux, c’est une question personnelle. Et puis, bien entendu n’oubliez de protéger vos pieds avec des chaussures montantes ou des bottes.

Différents modèles de blousons et de voiles, tissus et triple-mailles
Différents modèles de blousons et de voiles, tissus et triple-mailles

Le lève-cadre, un outil qui ne doit jamais quitter votre main. Tout au long de la visite il ne doit ni être posé sur le bord de ruche ni être dans votre poche. C’est un outil qui doit rester dans la paume de votre main même en attrapant un cadre de la même main. Pleins de formes et options existent sur celui-ci : gratte, soulève, sépare, avec marteaux, des harpons, un manche en bois… Choisissez un modèle léger et maniable.

L’enfumoir, comment l’oublier ! Jamais une ouverture de ruche sans lui. C’est votre meilleur ami face aux abeilles surtout en cas d’agressivité. Pour rappel sa fumée permet de prévenir les abeilles et les calmer en simulant un incendie. Son prix va du simple au triple en magasin ! La qualité suit aussi. Tout dépendra de la fréquence de son utilisation, si vous avez une ou cent ruches. Ne négligez pas pour autant la qualité lors de son achat. Prenez s’en un robuste, un bon soufflet un cuir (il arrive qu’il se déchire dans le cas d’un produit bon marché). Votre fournisseur apicole saura bien vous conseiller.

Une bonne fumée épaisse doit être obtenue avec l’enfumoir
Une bonne fumée épaisse doit être obtenue avec l’enfumoir

Enfin la brosse à abeilles… permettant de les enlever délicatement des cadres de hausse pour la récolte du miel. En nylon ou en crin naturel vous avez encore le choix. En conseil, le nylon s’abîme moins vite et se nettoie plus facilement.

Comme d’habitude, partagez-nous vos photos : on les publiera sur notre site depuis les réseaux sociaux avec le hashtag : #apifonda #apiinvert !

On se retrouve dès le mois prochain sur votre blog  API avec votre fidèle partenaire, Les Ruchers De Mathieu !

 

LES RUCHERS DE MATHIEU

Miellerie & Magasin d’Apiculture

Photos ©lesruchersdemathieu

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