L’API du mois
Mathieu DOMECQ
Rédacteur en chef de l’API du mois et du Blog
Cette année sera marquée dans les annales pour avoir été particulièrement difficile pour les apiculteurs. La faute à une météo extrêmement pluvieuse. On annonce des chutes de production de -40% (comme chez moi, dans le Tarn, en France) à -60% (dans le Centre de la France). Dans cet article nous reviendrons sur les utilisations de la cire récupérée lors de la récolte. Ensuite, nous ferons un point sur la bonne teneur en eau dans le miel.
Les travaux du mois
Le mois de septembre se termine. La saison aura été mitigée selon les régions. Néanmoins, il est temps de préparer nos abeilles à l’automne voici donc un récapitulatif des travaux apicole :
– Lutter contre le frelon : arrivé tardivement sur les ruchers, le frelon (asiatique ou européen) continuera tout l’automne à tourner. Vous connaissez le protocole : mettre des pièges et éventuellement des muselières aux ruches. Cependant, avez-vous pensé aux portes d’entrées ? Elles joueront un rôle de protection renforcé pour les abeilles. Dès maintenant, baissez les portes de vos ruches au minimum pour éviter toute rentrée de frelons. Il existe en magasin des portes dites “anti-frelons”. Au lieu d’avoir des arcades tout le long, elles sont lisses mais laissant qu’une faible hauteur pour le passage des abeilles.
– Finir la mise en pots : votre miel est extrait et désormais dans les maturateurs. Ne tardez pas trop pour le mettre en pot car selon sa source, entre la viscosité et la cristallisation, certains miels se figent rapidement. Vous aurez alors du mal à le mettre en pot !
– Nettoyer les hausses : avec l’accumulation de la propolis toute la saison, les cadres deviennent moins mobiles dans les hausses. Avant de les ranger, profitez-en pour gratter la propolis dans les crémaillères et tout autour des cadres. Vous verrez que l’année prochaine vous serez content de les avoir nettoyés afin de les manipuler plus facilement.
– Contrôler le stock de nourriture : après avoir retiré les hausses, la colonie se retrouve en excès d’abeilles. La population est trop nombreuse par rapport au volume de la ruche. La reine doit donc ralentir voir arrêter sa ponte. Mais pendant quelques jours, ou quelques semaines, toutes ces abeilles n’auront peut-être pas suffisamment de nourriture. Il vous faudra vérifier les cadres de corps en faisant un inventaire : au moins 5 cadres de miel et pollen pour 5 cadres de couvain. C’est le stock de l’hiver qui commence. Si vous trouvez la ruche légère, alors apportez-lui du sirop Apiinvert en petit volume (1kg), tous les 3 à 4 jours. Faites une nouvelle visite pour contrôler les nouveaux stocks.
Les fleurs mellifères du mois : le lierre et l’arbousier.
Que faire de ma cire d’opercule ?
Quand on fait de l’apiculture de loisirs, on ne sait jamais trop quoi faire de la cire d’opercule. Pourtant, elle est très utile.
Saviez-vous d’ailleurs que pour arriver à fabriquer 1Kg de cire, les abeilles auront consommé 9 kg de miel et 1 kg de pollen ! Et oui c’est énorme. Une abeille est en capacité de fabriquer de la cire entre son 12e et son 19e jour de vie. Grâce à leurs glandes cirières situées dans l’abdomen, des fines écailles se forment sur elles. Elles n’ont plus qu’à les malaxer pour s’en servir et fabriquer les fameuses alvéoles ou les opercules !
Revenons à son utilisation pour l’apiculteur. Avec quelques ruches, vous n’en récupérerez que très peu. Un fois fondu, il ne reste qu’environ 100g de cire d’opercules pour 10 kg de miel récolté.
Si vous avez beaucoup de ruches, donc beaucoup de cire, vous pourrez la faire transformer en feuilles de cire chez un cirier. Le cirier est celui qui transforme la cire en feuilles (il la fond, la taille, la gaufre…). En général, pour avoir un lot à façon, il faut fournir au moins 50 kg de cire. Sinon, mettez-vous avec d’autres apiculteurs pour obtenir plus de volume.
La seconde solution est de faire ses feuilles de cire soi-même (dans le cas où vous n’en avez pas beaucoup car cela demande de la patience et du travail !). Il existe dans les magasins d’apiculture des gabarits où verser la cire chaude que l’on va recouvrir afin de mouler la feuille.
Enfin, si vous ne cherchez pas à refaire des feuilles de cire, vous pouvez aussi vous amuser à créer des bougies avec la cire de vos abeilles ! Une belle idée cadeau pour les fêtes de fin d’année…
Dans tous les cas, il vous faudra fondre vos opercules pour composer des lingots de cire (et non pas d’Or) ! Avec un peu de volume, le mieux est de s’équiper d’une chaudière à cire. C’est une grosse cuve avec un robinet (comme le maturateur) qui chauffe (par le gaz ou l’électricité) et qui va fondre la cire ou les cadres que vous avez mis dedans. Sachez qu’il faut compter quelques heures pour lancer une chaudière à cire ! Avec un petit volume, vous pouvez faire fondre la cire dans une vieille casserole au bain-marie. Attention, ne chauffez pas trop fort au risque d’abîmer la cire. Elle se détruit au-dessus de 180°C. Son point de fusion est compris entre 62°C et 65°C.
Maintenant, à vous de jouer !
Contrôler la teneur en eau dans le miel
Récolter son miel puis le conditionner pour le vendre c’est bien, mais respecte-t-il la réglementation pour une bonne conservation ?
Pour le vérifier, les apiculteurs passent leurs miels au réfractomètre. C’est un appareil qui nous indique le taux d’humidité (donc d’eau) présent dans l’échantillon. D’une manière générale, un miel de qualité contient une teneur en eau de 17,5%. Un taux compris entre 16% et 19% évitera que le miel ne fermente chez le client. Au-dessus de 20% il n’est de toute façon pas autorisé à la vente et non considéré comme du “miel”.
Les levures tolérant le sucre sont des microorganismes naturellement présents dans l’environnement qui peuvent provoquer une fermentation du miel. Il est facile de s’en apercevoir lorsqu’on ouvre un pot de miel fermenté : de l’air s’en échappe et de petites bulles se forment à la surface du miel ; celui-ci diffuse alors une odeur caractéristique de fermenté.
Les paramètres mis en cause dans la fermentation du miel sont les suivants :
- Teneur en eau
- Température de stockage
- Durée de stockage
- Nombre et type de levures
- Type de miel
Pour en savoir plus sur les causes de la teneur en eau du miel, rendez-vous sur ce lien :
https://www.2imanagement.ch/?action=get_file&id=106&resource_link_id=761
Comme d’habitude, partagez-nous vos photos : on les publiera sur notre site depuis les réseaux sociaux avec le hashtag : #apifonda #apiinvert !
On se retrouve dès le mois prochain sur votre blog API avec votre fidèle partenaire, Les Ruchers De Mathieu !
LES RUCHERS DE MATHIEU
Miellerie & Magasin d’Apiculture
Photos ©lesruchersdemathieu