L’API du mois

Le congrès d’apiculture à Tours a réuni des milliers de passionnés d’apiculture le mois dernier ! L’occasion d’en apprendre plus grâce aux conférences et de découvrir du nouveau matériel sur les stands.

Pendant ce temps au rucher, vos abeilles auront besoin de vous pour compléter les réserves et les aider à combattre le frelon. Ce mois-ci on s’intéresse au cycle de l’abeille et à la propolis. Vous retrouverez aussi un rappel sur l’alimentation des abeilles en ce moment.

Le saviez-vous ? Une abeille ouvrière gagne 900 fois son poids initial pour passer de l’œuf à l’abeille adulte ! (source : https://www.apiculture.net/blog/cycle-vie-abeilles-n38)

Mathieu Domecq

Les travaux du mois

 

Ce mois-ci, côté rucher, c’est plus calme pour les apiculteurs. Suivant les régions, il faudra effectuer les travaux apicoles suivants :

 Nourrir les ruches : Entre les températures anormalement chaudes et les précipitations, mieux vaut toujours regarder les réserves de ses colonies.

Novembre est certainement le dernier mois de l’année où la reine pondra. Ces abeilles pondues seront essentielles pour le passage de la période hivernale ! A défaut de vivre une quarantaine de jours, celles-ci devront tenir près de 120 jours ! Dans le sud, la ponte de la reine ne reprendra qu’en février.

Si la ruche n’a pas besoin d’être boostée, vous pouvez déjà lui donner un pain de candi APIFONDA 2,5 Kg. Et dans le cas où elle serait plus faible, je vous conseille d’apporter un pain de candi protéiné. Pour rappel, le candi n’est pas stocké par les abeilles. Il sert d’aliment directement.

Pourquoi nourrir les ruches en cette période ? Soit les stocks de miel sont insuffisants dans les corps de ruche, soit les abeilles n’ont plus la force de se déplacer vers les réserves. Pour les retrouver en forme au printemps, il faut préserver leur santé.

Piéger le frelon : ce n’est toujours pas fini. Les frelons seront encore là jusqu’à décembre au moins. Tant que les températures restent douces, il resteront aussi devant nos ruches. La pression est de plus en plus forte, d’autant qu’il s’agit de la période de sa reproduction. Maximisez le piégeage en multipliant les appâts et en réduisant au plus petit les entrées de vos ruches.

A l’atelier : Si ce n’est pas encore fait, pensez à nettoyer et désinfecter votre matériel. Vous pourrez également d’ores et déjà préparer les ruches pour la saison à venir (nettoyer les planchers, passer le chalumeau dans les corps, gratter la propolis des intercadres…).

– Déclaration des ruches : Si vous ne l’avez pas encore fait, pensez à effectuer votre déclaration de ruches annuelle. C’est obligatoire pour toutes personnes possédant au moins une ruche, et c’est gratuit ! Vous avez jusqu’au 31 décembre pour le faire en ligne sur le site du ministère de l’Agriculture.

Les fleurs mellifères du mois : le Crocus, l’Aster et la Capucine.

 

Zoom sur la Propolis

Elle colle, elle tâche et nous la maudissons parfois… nous la connaissons tous : c’est la propolis ! Essentielle dans la vie de la ruche, elle permet de protéger des maladies pathogènes mais également de boucher toutes fissures ou surfaces rugueuses. Nous l’employons de de plus pour ses  nombreux bienfaits thérapeutiques. L’apiculteur a donc tout intérêt à la récupérer pour la proposer à la vente en complément de son miel. Vendue en gomme brute ou diluée en teinture mère, elle est reconnue pour ses effets de guérison sur les maux de gorge par exemple. Avec l’arrivée de l’hiver, elle est la bienvenue chez le consommateur.

Cette récolte reste néanmoins laborieuse pour les abeilles. La butineuse récolteuse étant incapable de se défaire elle-même de sa charge de propolis, ce sont d’autres ouvrières qui effectuent la décharge.

Sa composition est assez complexe mais l’on y retrouve principalement 30% de cire, 50% de résine, 10% d’huiles essentielles, 5% de pollen et 5% de minéraux.

Abeille revenues à la ruche avec les pattes chargées de propolis.
Abeille revenues à la ruche avec les pattes chargées de propolis.

Comment récolter la propolis dans sa ruche ?

Vous pouvez la récupérer par grattage sur le dessus des cadres ou bien dans la crémaillère de votre hausse après la récolte. Certains utilisent un chalumeau pour faire fondre facilement cette propolis des crémaillères. Le plus simple reste d’employer une grille à propolis. Elle se place dès le printemps sur le dessus des cadres en guise de couvre-cadre afin que l’air circule entre le corps et les courants d’air qui rentrent par le toit. Perturbées, les abeilles viendront boucher cette grille. L’apiculteur n’aura plus qu’à l’enlever et la gratter.

 

Le cycle de développement de l’abeille

Tout apiculteur, de loisirs et professionnel, doit connaître le cycle des abeilles par cœur ! C’est grâce à cela que l’on peut comprendre ces observations ou encore créer un nouvel essaim dans de bonnes conditions.

cadre de couvain avec des nymphes à droite et des larves à gauche
cadre de couvain avec des nymphes à droite et des larves à gauche

Une fois pondue par la reine, notre future abeille va passer par trois stades de croissance :

L’œuf : du jour 0 au jour 3, l’œuf est un petit grain de riz droit au fond de l’alvéole qui va se coucher de plus en plus.

La larve : du jour 4 au jour 9, la larve ressemble à un asticot dans l’alvéole. Il prend de plus en plus de place jusqu’à occuper toute l’alvéole. Les trois premiers jours du stade larvaire, elle est nourrie à la gelée royale. On le remarque par la crème blanche et brillante déposée sous la larve. On parle jusque-là de “couvain ouvert” (car on voit la larve au fond). Au jour 9, c’est l’operculation ! L’alvéole sera fermée par une opercule de cire pour permettre à cette larve de se transformer lors de ces derniers jours avant la naissance. On parle désormais de “couvain fermé” (car on ne voit plus le larve).

La nymphe : du jour 10 au jour 21, notre futur abeille se développe sous l’opercule. C’est à ce moment précis qu’elle obtiendra ses ailes, ses pattes et tout le reste !

Différents stades : les œufs à droite et les larves à gauche
Différents stades : les œufs à droite et les larves à gauche

Vous l’avez compris, il faut 21 jours pour donner vie à une abeille ouvrière Apis mellifera.

Observer un œuf ou une très jeune larve de  moins de 3 jours est très difficile au début. C’est tellement petit ! Pourtant, sans cette observation précise, il y a peu de chance que vous réussissiez à faire un essaim car l’élevage part de là ! Pas besoin de chercher votre reine à chaque ouverture de ruche. Vous allez l’embêter voir même l’écraser par inadvertance. Du moment où vous voyez des œufs ou des jeunes larves, c’est qu’elle est passée par là il peu de temps auparavant !

Souvenez-vous aussi que la ponte de la reine varie en fonction de multiples facteurs comme la saison, l’apport en nourriture, la température ou encore l’essaimage. Au mieux, notre reine est capable de pondre 1 500 à 3 000 œufs par jour ! Un cadre de corps Dadant fait environ 7 000 alvéoles pour ceux qui voudront partir dans les calculs…

 

Comme d’habitude, partagez-nous vos photos : on les publiera sur notre site depuis les réseaux sociaux avec le hashtag : #apifonda #apiinvert !

On se retrouve dès le mois prochain sur votre blog  API avec votre fidèle partenaire, Les Ruchers De Mathieu !

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Photos ©lesruchersdemathieu

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