L’API du mois
Mathieu DOMECQ
Rédacteur en chef de l’API du mois et du Blog
La baisse de production de miel en 2024 aura été inégale sur le territoire français. Le nord connaît une baisse de 70% de la production tandis que le sud chute de plus ou moins 30%. Un déficit d’environ 12 000 tonnes de miel pour les apiculteurs français, d’après ADA France.
Pour bien préparer votre hivernage, nous allons voir ce mois-ci les astuces et repères à adopter. Puis on s’intéressera à la pose du candi dans les ruches.
Le saviez-vous ? Une abeille d’hiver dispose d’une espérance de vie de 120 jours. Mi-septembre, la grappe est déjà composée à 90% de ses abeilles hivernales. (Source : https://www.cari.be/IMG/pdf/136_conduite.pdf)
Le froid est en place depuis mi-novembre et le résultat s’en fait sentir dans les ruches. Certaines manquent de nourriture, et d’autres même, sont déjà mortes. Une mortalité causée aussi par le frelon, resté plus longtemps sur les ruchers avec une température automnale clémente. En décembre, voici un récapitulatif des derniers travaux apicoles :
– Nourrir au candi : le candi APIFONDA permettra à vos abeilles d’avoir des réserves plus accessibles, plus digestes et plus économiques. Positionnez un pain de candi 2.5Kg sur toutes vos ruches, même les plus fortes (elles mangeront d’autant plus vite). Vous renouvellerez sa distribution durant l’hiver. Chaque colonie le consomme sur une durée différente. En général, il est consommé au bout d’un mois et demi. Pensez
à surveiller régulièrement les réserves de vos ruches !
– Nettoyer le rucher : entretenir son rucher, débroussailler autour des ruches, repeindre des ruches ou encore contrôler la stabilité des toits… Sont quelques-unes des activités hivernales pour l’apiculteur.
– Fabriquer des produits dérivés : avec les marchés de Noël, les apiculteurs en profitent pour agrandir leur gamme autour de leurs miels. Vous pouvez fabriquer des bonbons au miel, faire votre hydromel, confectionner des bougies avec votre cire, récolter votre propolis ou encore préparer du nougat ! Vous trouverez de nombreuses recettes sur internet ou bien rapprochez-vous de confiseurs qui élaboreront avec vous des recettes à façon.
Les fleurs mellifères du mois : la bruyère d’hiver et le Viorne bodnantense
Réussir l’hivernage
Durant l’hiver, pour se réchauffer, les abeilles se blottissent les unes contre les autres formant une grappe. Plus le froid est intense et plus la grappe est compacte. Au centre de cette grappe se trouve la reine, qui se déplace très lentement pour effectuer encore sa ponte, jusqu’à un arrêt total durant l’hiver. En périphérie là où se trouvent les abeilles les plus exposés au froid les températures varient de 7 à 10°C puis elle augmente au fur et à mesure que l’on se rapproche du centre de cette grappe jusqu’à atteindre 35°C au cœur de celle-ci. Si la température venait à descendre en dessous de 7°C les abeilles entreraient dans une forme de coma amenant à la mort de la ruche.
Pour aider la colonie à maintenir une température au-dessus des 7°C, pensez à isoler votre ruche avec :
- une plaque de fermeture pour les planchers aérés.
- une partition isolante si tous les cadres ne sont pas occupés pour réduire son espace de vie.
- un couvre-cadre isolant (isoruch) pour faire chaussette sur le dessus de la grappe. Celui-ci pourra être percé au centre pour poser le pain de candi par-dessus. Une fois l’isolant placé, replacez votre nourrisseur retourné sur la ruche et couvrez le du toit.
- une mousse isolante dans le toit (apifoam) pour contenir la chaleur.
Le miel est essentiel pour les abeilles puisqu’il sert non seulement à leur alimentation mais aussi comme combustible pour se réchauffer. Pour cela, il doit être en quantité suffisante afin de tenir jusqu’au printemps prochain.
Parmi les critères du bon hivernage il y a aussi l’environnement. Un endroit au calme, sans bruit est souhaitable pour la colonie. Un stress continuel provoqué par le bruit, par des vibrations ou encore des chocs peut entraîner une surconsommation de nourriture et une agitation de la grappe. Pire, cette grappe pourrait se détacher et, par grand froid, conduire à la perte de la colonie. De toute évidence, évitez une zone humide où ruissellent et stagnent les eaux de pluie.
Positionner le candi pour l’hiver
Chez API, nous avons conçu un candi fondant, fabriqué à partir de la betterave sucrière. Grâce à son absorption rapide, les abeilles s’approvisionnent tout au long de l’hiver.
Chaque apiculteur a sa méthode pour nourrir ses abeilles au candi. Quand on fait ses premiers pas en apiculture, il n’est pas simple de s’y retrouver et par logique, on pense qu’il suffit de poser le pain de candi dans le nourrisseur et que les abeilles vont se débrouiller. Non ! Elles risquent de mourir de faim. En effet, l’accès au nourrisseur est une étape périlleuse quand on est une abeille en hiver.
Pour éviter d’épuiser vos abeilles, ce pain de candi doit être placé juste au-dessus de la grappe, sur la tête des cadres.
Alors pour nourrir nos abeilles tout en gardant une bonne réflexion de la chaleur, voici comment je pratique sur mon rucher :
Je commence par retirer le toit, l’isolant (apifoam), couvre-cadre ou nourrisseur. Une fois ouvert, vous apercevez la grappe, placée à l’avant ou à l’arrière de votre ruche selon les colonies. Intervenez-vite ! Ainsi, vous placerez un isoruch – papier isolant à bulles comme pour le garage – en guise de couvre-cadre sur les abeilles. Celui-ci aura été au préalable percé d’un trou à l’avant pour les nourrisseurs doubles de Nicot (ou au centre si vous avez un nourrisseur bois). Cette ouverture donnera l’accès aux abeilles. Le côté percé de cet isolant sera positionné au-dessus de la grappe (à l’avant ou à l’arrière de la ruche). Vous placerez ensuite le pain de candi préalablement ouvert, et retourné sur cet isoruch.
De cette façon, vos abeilles profitent d’une isolation directe, tout en ayant le candi au-dessus d’elles grâce à l’ouverture dans l’isoruch. Vous refermez la ruche avec le nourrisseur retourné comme dans le premier cas, et ensuite replacez le toit.
Une partition en plus ? Si lors de votre ouverture furtive, vous trouvez la grappe petite, laissant place au vide, enlevez dans ce cas un cadre (un ou deux cadres qui semblent être être vides) pour mettre une à la place une partition. La température sera mieux conservée et la colonie aura plus de chance de passer l’hiver.
Pratique : le candisac
Ce petit objet est bien pratique pour nourrir les ruches au candi. Il fait office d’emporte-pièce pour découper facilement l’ouverture dans votre isoruch et dans le plastique du candi. Ensuite, vous enfoncez l’autre côté de cet emporte-pièce dans la pâte candi. Sa forme permet de garder la poche soulevée pour ne pas qu’elle retombe sur les abeilles quand elles se trouveront dans la poche.
Comme d’habitude, partagez-nous vos photos : on les publiera sur notre site depuis les réseaux sociaux avec le hashtag : #apifonda #apiinvert !
On se retrouve dès le mois prochain sur votre blog API avec votre fidèle partenaire, Les Ruchers De Mathieu !
LES RUCHERS DE MATHIEU
Miellerie & Magasin d’Apiculture
Photos ©lesruchersdemathieu